Nora Roberts
La romancière à succès Nora Roberts, auteure de quantité de succès de librairie vendus à des millions d’exemplaires, propose une histoire mêlant l’intrigue amoureuse et le suspense dans le milieu fascinant des antiquaires de luxe, avec un nouveau roman très divertissant, Le Collectionneur.
Nora Roberts a imaginé l’histoire de Lila Emerson, une jeune auteure de romans pour ados qui gagne sa vie en gardant les résidences de riches clients quand ils partent en vacances. Elle s’adonne aussi à un curieux passe-temps: observer les voisins par la fenêtre. Cette habitude plutôt divertissante prend une tournure dramatique lorsqu’elle assiste au meurtre d’une jeune femme.
Ashton Archer, un jeune artiste peintre, tente de convaincre Lila que son frère, soupçonné par les autorités, n’a pas pu tuer sa petite amie avant de se donner la mort. Lila accepte de l’aider. Tous deux se lancent dans une enquête palpitante qui va les mener de Manhattan à Florence, dans l’univers très fermé des antiquaires de luxe. Leur cible: un collectionneur prêt à tout pour mettre la main sur un mystérieux œuf de Fabergé.
Nora Roberts a adoré s’immerger dans l’univers fascinant des antiquaires de luxe, s’étonnant devant toutes les merveilles qu’elle découvrait au fil de ses recherches. «Je voulais écrire une histoire qui se déroule à New York, dans un cadre très urbain. Je voulais aussi y intégrer les œufs Fabergé, l’Histoire, un peu d’amour et une intrigue, bien sûr, avec un meurtre. J’ai mélangé le tout et j’ai eu bien du plaisir à l’écrire», s’exclame-t-elle au cours d’une rare entrevue téléphonique.
Aura de mystère
La romancière est complètement fascinée par la saga des Romanov et par l’aura de mystère entourant les fabuleux œufs Fabergé, ces chefs-d’œuvre de la joaillerie au tournant du 20e siècle. «Quand j’ai commencé à faire mes recherches, j’ai appris que plusieurs œufs de Fabergé étaient rapportés manquants. Personne ne sait où ils se trouvent et s’ils existent encore. Au moment où le livre est sorti, un de ces œufs a été retrouvé!» ajoute la romancière. La valeur de la pièce retrouvée par miracle dans un marché aux puces est estimée à 37 M$.
Tout dans les œufs Fabergé l’a intéressée: leur histoire, la finesse de leur fabrication, leur valeur, leur destinataire. «Je me disais que ce serait intéressant que le méchant de mon histoire en fasse collection, avec d’autres œuvres d’art qui étaient rapportées manquantes ou volées. Les œufs Fabergé sont tellement uniques et incroyables que je voulais que toute mon intrigue soit construite autour d’eux.»
Une vraie house-sitter
Lila Emerson, son personnage principal, est une house-sitter, ces personnes engagées pour prendre soin d’une demeure en l’absence des propriétaires. «Je ne savais pas que c’était une profession, mais j’ai appris que ces personnes voyagent partout dans le monde pour prendre soin de la maison, du jardin, des animaux domestiques. C’est un mode de vie un peu bohème et en même temps, une manière fascinante de découvrir le monde.»
«J’aime sa manière de trouver des solutions pour tout, sa compétence pour réparer les choses, sa manie de transporter du ruban adhésif toilé et des outils dans son sac à main, au cas où. Je ne suis pas du tout comme ça, mais ma belle-fille, oui!» dit-elle.
Nora Roberts voulait qu’Ashton, le bel artiste qui fait craquer Lila, soit le type fiable et responsable. «Il a une famille bien étrange, mais tous savent qu’ils peuvent se confier à lui. C’est un artiste, très créatif, mais en même temps un homme très ancré dans le présent qui prend tout sur ses épaules. J’aime ce contraste entre eux.»
Hommage à Hitchcock
Nora Roberts est une grande fan des films à suspense d’Alfred Hitchcock. «Fenêtre sur cour, avec Grace Kelly et Raymond Burr, était absolument brillant. Il n’y a pas un film d’Hitchcock que je n’aime pas, mais c’est un de ceux que je préfère. Je me disais que ce serait agréable de m’amuser avec ce concept: quand on regarde par la fenêtre et qu’on aperçoit quelque chose de terrible, qu’est-ce qu’on fait?»
Que font les voisins ?
«Je vis dans une région très rurale et je n’ai pas de voisins, mais quand je suis de passage à New York, je regarde par la fenêtre. Quand je vois un homme assis à sa table de travail dans l’immeuble d’en face, je me demande sur quoi il travaille, s’il pourra bientôt rentrer chez lui, ce genre de choses. Je pense que bien des gens font cela!»
Chaque livre est un défi
Après avoir écrit tant de livres, tous devenus des best-sellers, Nora Roberts considère toujours chaque nouveau livre comme un défi à relever. «Si ce n’était pas un défi, on n’écrirait probablement pas très bien. Chaque livre que j’écris est comme un premier livre: il y a de nouveaux personnages, de nouvelles situations, une nouvelle intrigue, donc il faut l’apprivoiser comme si c’était un premier livre.» Elle a une routine bien établie: «Écrire, c’est mon travail, donc je travaille huit heures par jour, tous les jours. C’est ma façon de faire. C’est une habitude qu’il ne faut pas briser, car, autrement, c’est facile de ne pas s’asseoir pour travailler…»
À Montréal avec son petit-fils
Nora Roberts a visité Montréal il y a quelques semaines avec son petit-fils de 11 ans qui voulait découvrir le Canada. «Nous sommes restés quatre jours. Nous avons visité le Biodôme et La Ronde. Mon petit-fils a fait le SkyVenture et moi, j’ai pris des photos. Nous nous sommes bien amusés et mon petit-fils a appris une phrase en français chaque jour. C’est une ville superbe, nous avons fait un excellent voyage et je reviendrais n’importe quand à l’Hôtel Le St-James!»
Très présente à Boonsboro
Nora Roberts est extrêmement fière de l’auberge qu’elle a fait rénover au cœur du village de Boonsboro, dans l’ouest du Maryland, The Inn BoonsBoro. Elle a redonné fière allure à l’édifice historique construit juste après la Révolution américaine, le transformant en hôtel boutique où chacune des chambres porte le nom d’un couple heureux de la littérature.
Elle est aussi propriétaire d’une chouette petite librairie sur Main Street – Turn the Page Bookstore. Elle y fait régulièrement acte de présence, offrant des séances de signatures extrêmement populaires auprès des lecteurs, qui viennent de loin pour la rencontrer en personne. «Nous venons de faire une activité pour célébrer notre 20e anniversaire: ma séance de signatures a duré six heures! C’est très valorisant de rencontrer mes lecteurs.»
EXTRAIT
«La vitre vola en éclats. La femme fut projetée dans le vide, bras écartés, battant des jambes, ses cheveux d’or déployés tel un éventail, et s’écrasa avec brutalité quatorze étages plus bas.
– Oh! mon Dieu, mon Dieu… Tremblante, Lila composa le 911.
– Police secours, à votre écoute.
– Il l’a poussée. Il l’a poussée et elle et tombée par la fenêtre.
–Madame…
– Attendez, attendez!
Elle ferma les yeux un instant, s’efforça de contrôler sa respiration. Sois claire, s’enjoignit-elle, aussi précise que possible.
–Mon nom est Lila Emerson. J’ai été témoin d’un meurtre. Une femme a été défenestrée, du quatorzième étage.»
— Nora Roberts, Le collectionneur
source: Article de Marie-France Bornais
http://www.journaldemontreal.com/2015/08/23/mystere-dans-le-milieu-des-antiquaires-de-luxe